• Je me souviens de ces jours passés, le bras en sang, les cigarettes au bec, Indochine dans le balladeur. C'est au moment où Emeline est rentrée dans ma vie. J'ai dit "j'arrête de fumer, de boire, de me faire mal" En une semaine, je me suis saoulée, j'ai saigné, j'ai repris la cigarette.

    Je me souviens qu'Emeline faisait partie de ces rêves qu'on croit irréel, qui deviennent pourtant une réalité. Je me souviens de nos rencontres, les rendez-vous devant l'Eglise, les derniers mots devant la boucherie chevaline, cela me ferait si mal de perdre ces souvenirs.

    Nous étions assises, devant la Dordogne, il faisait toujours chaud, en novembre. On parlait, on regardait les passants, les canards, les oiseaux, je sentais son odeur, c'était si dur de l'approcher, si impossible, me semblait-il.

    Et maintenant, je me souviens que cela fait un an qu'Emeline fait partie intégrante de ma vie, que nous nous sommes écrites des lettres entières, d'amour, de doutes, de surprises, d'histoires extravagantes. Quelle évolutation ! Emeline devient "femme", vit dans un appartement tandis que je continue à vivre dans le rythme lycéen.

    Je ne perds pas mon temps avec elle. Elle est aussi mon inspiration.

    Les femmes sont généralement des sources d'inspiration car elles peuvent tout faire, tout être. 


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  • hier, une soirée peu ordinaire, une boîte vaste pour dix pelés, une musique démodée, des CD rayés...

    J'avais deux gros pull, j'allais fumer dans les toilettes, penchée dans la cuvette pour faire échapper la fumée autre que par le plafond. Mes parents ne voyaient rien, ma mère, toute joyeuse de faire des démonstrations, mon père, d'avoir une femme encore belle.

    Les 18 ans se font sentir, j'ai pu boire une bière, très vite et j'accompagnais ma marraine qui n'avait pas la forme sans son produit magique...

    Couchée deux heures, levée huit heures pour un rendez-vous pédagogique...la conduite accompagnée, c'est efficace comme très ennuyeux.

    Maintenant, nous sommes tous seuls, avec mon frère de 15 ans. Demain, ça sera la famille, la cigarette, les oeufs, les concombres, les rires - j'espère - je soufflerais des bougies, pour rien. J'aurais  18 ans seulement mercredi. Demain soir, ça sera le train, dans le froid, sa peau contre moi à l'arrivée, deux petits jours où mon coeur aura toujours chaud.


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  • Nous avons eu des conférences de deux grands Hommes. Un passionné des biorythmes et un éducateur spécialisé. Il faisait froid, mais il pleuvait. J'ai trouvé les gens les plus performants de ma classe, très peu cultivés finalement. Ils ne connaissaient pas l'inceste...

    J'écrivais, je me cache à travers un désordre de feuilles, les professeurs me sentent différentes et en même temps, n'apprécient pas toujours ce corps si peu mis en valeur, ou bien très mystérieux. J'aime, malgré tout, ce que je fais dégager de ce mystère, et les réflexions que l'on fait sur moi. Cela me semble un peu narcissique, bizarre.

    Bientôt, je reverrais ma marraine. C'est ma Reine de la vie. C'est elle qui m'apprend la vie, l'amour, la douleur. Elle aime écrire, lire, fumer, la musique, la solitude, boire, les concerts...Elle disait "j'aimerais que ma filleule me ressemble" Un jour, on lui a dit : "mais ne t'inquiète pas, elle te ressemblera." Cela a fini par se faire, un peu. Elle vit plus loin que les autres, elle a quelque chose en plus, quelque chose en moins (pas d'enfants)

    C'est mon inspiration, je suis son inspiration.


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  • une journée sympathique.

    Avec notre petit groupe et nos deux professeurs, nous avons parlé de la beauté, la santé et le danger. Tout est lié. Je n'avais vraisemblablement pas la grande forme, ce matin, et j'étais taciturne. Je n'ai rien dit, j'écrivais, je dessinais, mais j'écoutais.

    Puis, nous avons visionné un film "les invasions barbares", un mélange de rire et de larmes, des termes crus et de l'émotion. Trop pour moi aujourd'hui et les larmes ont coulé lorsqu'une jeune fille s'est mise à pleurer. Je serrais les poings, tournais, retournais sur ma chaise, par honte. Pleurer c'est avouer ces faiblesses et je n'aime pas ça.

    Enfin, demain, ça sera comme les vacances. Ma marraine. Mon anniversaire. Peut-être la neige...


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  • Un coup de tête.

    C'est le temps de la nostalgie de mon enfance, de la gaieté monotone, des frissons dans le coup. C'est le moment de regarder des cassettes, avec du pain beurré, de la confiture du chocolat. Je vois mon visage, enfant, qui criait, pleurait, souriait dans cette grande maison. Je revois la famille, l'amour, le vin, le pain de campagne posé sur la table, les gens vivants qui sont morts.

    C'est le temps de me prendre en main, de m'occuper. J'ai mal à la tête mais je termine au moins cet article. J'ai effacé tout le blog d'avant, sur un coup de tête. On a deux jours de cours, on sera seulement dix. Nous nous occuperons de la Santé en général. Mon conseil de classe est positif. Je suis à mille lieux d'eux, me disent-ils, mais je suis une élève sérieuse.


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