• A quinze ans

    Une sorte de petit hommage.

     

    A quinze ans, j'étais amoureuse d'une fille qui se prénommait Valérie. J'aurais tout fait pour elle. Je la regardais seulement ; on ne se parlait pas, on ne se connaissait pas. C'était bien ainsi, j'avais le bon côté de l'Amour. Il suffisait de la regarder et de s'imaginer ensemble. Je la frôlais, je la touchais, toujours très discrètement. Je gravais son prénom sur ma peau, tous les jours, tous les soirs, c'était devenu une habitude.

     

    Ça n'allait pas. Valérie était âgée, intelligente, belle et aimée. Je n'étais qu'une pauvre petite fille, triste, qui ne pensait qu'aux suicides et son homosexualité. J'écrivais sur un journal, j'étais révoltée, passionnée, déprimée...Mes seuls moments de béatitude était son regard sur moi. Nous étions internes, toutes les deux. Je la regardais à travers les hublots qui séparaient nos salles de bain. Je manquais les premières heures de cours pour la regarder rentrer. C'était une obsession, une passion, ...

     

    Je semblais vide ; complètement vide. J'étais mutilée par mes ciseaux, mes colères, mes maux...J'avais l'impression d'être un cadavre. J'étais toujours pâle, et je n'écoutais jamais personne. Je me cachais sous les bureaux. Je ne mangeais rien. Je ne travaillais plus. Je disais seulement : j'irais parler à Valérie sinon je me tuerais.

     

    J'avais décidé de mourir. Je vivais en me persuadant que tous les sentiments, tous les visages, tous les objets, je ne les reverrais plus jamais. Et puis, une amie me disait qu'il valait effectivement mieux disparaître. J'avais dans l'idée de prouver mon amour pour Valérie.

     

    Un jour de printemps, le soleil caressait mon visage. J'avais mal à l'estomac, j'avais peur. Je révisais (pour une fois), sur l'herbe, je me procurais quelques instants de bonheur, les quelques derniers, pensais-je. Valérie passa devant mes yeux. Je l'appelai et je dévoilai tout. Ne me demandez pas comment j'ai pu faire cela, je ne sais pas, une pulsion sûrement.

     

    Elle m'a ouvert les yeux. Cela n'a pas été facile d'accepter tous ces mots, ses vérités, mais elle m'a ouvert les yeux sur les belles choses. Je suis tombée sur la bonne personne. Valérie, à l'époque était mon inverse. Nous en avons conclu qu'elle était « la vie », et que j'étais « la mort ».

     

    La psy n'a jamais compris cette attachement si profond pour une fille qui portait le même prénom que ma mère. Depuis, je ne sais pas ce qu'elle est devenue...


  • Commentaires

    1
    Vendredi 16 Décembre 2005 à 12:19
    ces desirs
    laisser vivre ces pulsions comme viennent les desirs bises et merci de ton com
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    2
    Vendredi 16 Décembre 2005 à 13:34
    bonjour
    Coralie je découvre ton blogg et je le trouve très touchant, et je suis d'accord avec Pat il faut laisser vivre les pulsions!!! je reviendrais te lire bises.
    3
    Vendredi 16 Décembre 2005 à 17:22
    il faut
    vivre comme tu le souhaite ne pas t'enfermer et respirer... dire les choses et les vivre :) a bientot
    4
    Vendredi 16 Décembre 2005 à 17:23
    ...
    et puis n'oublis pas ke l'on vie qu'une fois ;) bisous :)
    5
    Vendredi 16 Décembre 2005 à 20:30
    ne vous
    inquiétez pas ! je sais tout cela, mais cette histoire, c'est du passé...
    6
    Lundi 26 Décembre 2005 à 21:28
    Révélations
    Il y a des rencontres, des êtres qui vous révèlent à vous même; Et cette révélation illumine à jamais votre devenir. C'est bon d'avoir un devenir, quand tant d'êtres autour de nous n'ont pas même un monde à eux, quand ils ne font qu'emprunter le monde des autres. Vous avez aujourd'hui un monde, et ce monde est ce qui vous caractérise et vous révèle. Quand tant de gens ne sont que des imitateurs, vous êtes faiseuse de monde.
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