• Nuit agitée

    Affalée sur le lit, je n'ai qu'une envie c'est de prendre une feuille et de tout écrire. Il est minuit et je suis épuisée. Douce, Line dépose sur mes genoux son ordinateur, sentant que mon estomac se contracte par ma colère. Colère qui vient d'un rien, colère qui me serre...Je passe sous les draps, et crie. Je ne peux pas écrire ici, il y a du bruit, de la lumière, il y a que je ne suis pas inspirée ! Quel malheur de n'être point inspirée, ce soir.

    Line s'enfuit, jouant un peu plus loin et seule. Que dois-je faire ? Je pleure sous les draps, sans le dire, sans le montrer. Ses bruits résonnent, causant une colère plus forte, une douleur au ventre. Je lance une phrase, sans honnêteté, juste pour vexer comme je sais le faire. Line se lève, posant sans délicatesse l'ordinateur qui se ferme sur le choc, et s'empare de ses clefs pour s'enfuir.

    _Pars pas !

    Elle n'a le temps d'entendre ma voix qui tremble, que la porte claque, bruit qui détruit. Je suis en chemise de nuit, le calvaire de ma petite nuit commence juste. Je dois retrouver Line, je dois sentir à nouveau sa peau contre moi. Il faut que je courre.

    Je reste allongée, bêtement, appelant sur son téléphone que je vois finalement posé sur le chevet. Dans le froid, sous la pluie, je pars finalement la chercher. Cette fois, ce n'est plus la colère en moi, c'est la peur. A gauche ? A droite ? A la cathédrale ? Où est-elle partie ? Je suis incapable d'avancer. Je la vois partout. Son ombre vogue dans la nuit. Je l'imagine partie plus tôt. Je l'imagine cadavre flottant sur le fleuve. Je l'imagine sentant l'odeur infecte de mort. Non ! Je prends la voiture, je longe les quais où je ne vois personne. Seulement quelques voitures qui gisent. Je ne veux pas voir ça. Je rentre et j'attends dehors.

    La voilà sur les escaliers. Je suis soulagée de revoir ses bras, sa veste qui lui serre les bras. La porte de verre nous sépare. Elle ne doit pas savoir pourquoi j'ai lancé ces mots. Des mots méchants, des mots qu'on ne dit pas. Je suis à genoux, devant la porte, ouvre-moi. Je m'excuse, j'ai besoin de toi. Elle ne me regarde pas, je l'ai perdu, pense-je.

    Dehors, je suis dans le froid. Je veux vomir, je tremble, je ne parviens plus à bouger. Elle lance les clefs sur le sol. Je dois les prendre et revenir. Elle ne me jettera pas. Elle ne me regardera pas non plus. Je pleure dans ses bras, la serre fort. Je tremble, je pleure, je pleure. Elle me dit qu'on restera ensemble.

    Je lui dis que je l'aime.


  • Commentaires

    1
    Jeudi 16 Février 2006 à 21:38
    * . *
    Agréable à lire. J'aime. =)
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    2
    Utopique
    Jeudi 16 Février 2006 à 21:45
    ...
    Histoire romanesque, triste réalité...on pardonne, on oublie, on aime.
    3
    Vendredi 17 Février 2006 à 11:07
    Merci
    MegalobOrn pour ton message qui m'encourage et me fait plaisir. Utopique aussi, je te remercie bien fort...oui, j'ai romancé ma chérie. Bises à tous
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