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On change le décor
Coincée, timide, voilà ce que je suis...parmi les filles qui crient, hurlent, s'esclaffent sans arrêt. Nous sommes allées manger un kebab, déviant les portails verts qui se ferment et se referment, comme en prison. On veut changer de décors, s'isoler de ces murs blancs, de ces vieux professeurs qui rient :
"Vos essais, du vent, du vent ! Que c'est vide ! il n'y a rien !"
Au Kebab, j'adore le décor où l'on se croit dans un autre pays. J'adore la façon de servir le thé. J'adore sentir l'odeur de la friture quand nous avons faim. Après cela, une téquila paf, que j'ai avalé en deux temps, hésitante, ne sachant que faire du verre qui devait claquer contre la table. Moi, je préfère le Ricard, boire dans de vrais verres où l'odeur m'enivre déjà.
J'ai l'impression de voler au-dessus des corps, où d'être transparente, comme l'air. Cependant, la cigarette, l'alcool, mon sourire me rend plus présente. Je regarde les corps danser dans cette étroite voiture qui me secoue l'estomac. Qu'est-ce que je peux m'en foutre de ne pas être comme elles !
Pourquoi s'écrient-elles en apercevant un petit suçon dans le cou ? J'ai toujours eu l'impression que le suçon est tabou, mais que tout le monde en veut, en a...Et moi, je rougis, j'imagine que seule mon amoureuse a le privilège de toucher mon corps, et qu'elle est la seule à réellement me connaître. Certains de mes amis, bien sûr, le sont tout autant, capables de comprendre cette discrétion, mes pleurs, mes maux, mes craintes...C'est aussi avec ces Amis que je me sens moi.
Et puis, tout le monde est ébahi, car dans mon coin, malgré mes rêves, j'ai de bonnes notes.
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Commentaires
mmh...
m'en parle pas, je meurs d'envie de sentir l'anis couler le long de ma langue...Merci Nikoo pour ton commentaire. Bisous et à bientôt !Tant de fraîcheur ...
...et de sensibilité semble se cacher derrière toi Coralie. ...Touchante... Bien à toi, Sas.Merci Sas
c'est trop gentil...Je suis effectivement sensible, mais pleins de choses à la fois, selon les jours, le temps...Mais je crois que ma sensibilité l'emporte...Seulement, elle n'est pas toujours le bienvenu.effleurement
aujourd'hui ton écriture est comme un effleurement anisé, une douce et sensible brise qui lentement emplit les poumons du bonheur de se sentir tout au fond, vivante, tellement vivante. Vivante avec ses joies enfouies, ses ivresses timides, hésitantes, mais c'est tellement bon d'exister, même si quelques fois ça fait mal, c'est tellement bon cette ivresse de vivre enfin, d'être enfin "soi"...
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vraiment émouvant...l'odeur de l'anis m'a emmenée jusqu'ici...à bientôt !