Quelques flocons de neige, par ci, par là, qui tombent et qui s'effondrent sur le sol glacé.

On entre dans la voiture, la musique à fond, en sport avec le poste radio, et puis je regarde dehors, rêvant à mes multiples projets.

Ensuite, lorsque j'avance doucement dans la réalité, j'ai toujours cette douleur à l'estomac. L'inverse de ce que je ressens lorsque mon Amour prend le dessus.

Bonne soirée..!

J'avance négligemment dans le couloir, une envie de rien me prend, une douleur à l'estomac aussi. Que vais-je faire ? Mon avenir me semble noir, c'est une sensation dont j'ai horreur. Horreur parce qu'elle me rappelle ce dur moment de ma crise d'adolescence où j'écrivais sur les cahiers :

"Désormais, je ne prends plus mes leçons car la mort me prendra bien avant l'âge de travailler"

Et maintenant que je ne veux plus entendre parler de ce trou noir, le voilà qui revient. C'est quelque chose d'inexplicable ; de l'obscurité comme s'il n'y avait rien. Le néant ? Etudes ? Travail ?

Alors dans le couloir, j'ai besoin que l'on me rassure :

Dis papa, je fais quoi l'année prochaine ?

"Mais enfin, qu'est-ce que c'est que cette question, tu vas aller à l'école, mais tu ne resteras pas dans la maison !"

Heureusement papa, j'ai envie de partir, de m'éloigner de tout ça, vite et bien.

Eh ! Petite, on travaille pour ça, me dira-t-on. Alors, je  vais chercher du travail.

Mes mains sont gelées avec ce froid du nord. Mais nous avons de la chance, un grand soleil réchauffe les coeurs. Le ciel donne de la gaieté aux plus grincheux. C'est curieux, je me crois en mai. C'est aussi très curieux ma façon de voir les choses aujourd'hui ; une grande vague d'optimisme.

Je vais réussir.

Je le dis, sans le penser réellement, mais je vais réussir. Tout ; mes quatre examens qui commencent demain.

A bientôt.

Ce soir, j'ai envie de rêver...

quelques accords de guitare, quelques pensées, quelques écrits ou lectures...

Bonne soirée...!

Vendredi,

Le soleil se lève doucement pendant que le car avance délicatement, me berçant de sa cadence régulière. Je me pose toujours sur le siège, et me rendors avec la musique. Ce soir, pense-je, je verrais mon amoureuse. J'attends, j'attends et peu à peu, je vois le train qui la porte, et son corps qui me fait tourner la tête.

Posées sur le lit, je me sens moi-même. Avec Elle, tout me semble possible, et beau, et difficile aussi. Avec Elle, tout me paraît réel, même les choses les plus fantastiques. Avec Elle, je me sens libre et heureuse. Cela ne m'empêche pas de trembler dans ses bras, de peurs, de faiblesses et d'être gourmande de son réconfort et sa douceur. 

Le samedi, la journée se fait douce. Je lui présente mes vidéos de mon enfance, Coralie petite, Coralie rêveuse, Coralie mignonne. J'essaie d'être la plus attentive à ses envies et ses désirs, j'essaie de lui prouver que je suis bien avec Elle. Pour la peine, on passe une soirée chez une amie, où quelques de mes meilleurs amis rient et boivent.

Je bois mon Ricard, fidèle à moi-même. L'alcool me fait d'abord tourner la tête, et la vie me semble soudainement amusante...

On dévore de bonnes pizzas, des chips, des quiches, et l'alcool fait le tour de la table - sauf les conducteurs ! -

Je sens Emeline stressée, d'autant plus qu'on dit :

"alors c'est toi la fameuse (en insistant sur ce mot) Emeline ?"

La soirée, une boîte encore, et je suis malade. L'alcool, l'alcool, je ne sais pas gérer...

Mais, j'en ai profité.